Pourquoi la gestion des palettes Europe est un enfer pour les transporteurs ?


Trois gestionnaires emballages dans le transport témoignent des difficultés liées à la gestion des palettes Europe qui rythment leur quotidien.

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L’objectif de ces 3 témoignages

1. vous convaincre d’abandonner le fonctionnement du fichier Excel partagé, source de conflits et d’erreurs comme le confirme ces témoignages.

2. vous permettre d’identifier les points essentiels pour une nouvelle collaboration sereine et productive.
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Faites le test la prochaine fois que vous rencontrerez un transporteur. Demandez-lui ce qu’il pense de la palette Europe. La réponse sera sans concession. Un enfer ! Pourtant l’objet de manutention en bois est celui le plus utilisé en Europe avec 500 000 millions d’unités actuellement en circulation sur le continent. Ne pas se frotter à la palette Europe signifierait de passer à côté de nombreux marchés. Pour survivre, les transporteurs n’ont pas d’autres choix que de faire avec.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la gestion palettes des transporteurs est loin d’être un long fleuve tranquille.

Pour faire face à l’absence de système de gestion unifié chez les clients et destinataires, pour réussir l’impossible en traçant le vide ou pour préserver coûte que coûte la relation client, les transporteurs s’adaptent continuellement.

Améliorez la collaboration avec vos chargeurs.
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« Intégrer la gestion des emballages à l’exploitation changerait la donne »

Sami Belkadi, agent d’exploitation chez TMF Transports

Travailler avec des clients qui livrent en palette Europe, c’est un enfer vous l’aurez compris. Mais travailler avec un client qui livre des destinataires qui ne gèrent pas les palettes Europe, c’est encore une autre histoire. Car cela implique que le chauffeur ne peut pas déposer les palettes en même temps que la marchandise et doit repartir avec. L’obligeant à trouver un client dans les alentours pour y déposer les palettes, risquant de retarder sa tournée.

Sami Belkadi, agent d’exploitation et responsable emballages chez TMF Transports, est souvent confronté à cette situation. « On perd du temps et parfois c’est carrément impossible. Dans ce cas, les palettes sont abandonnées et nous devons en racheter. La dette palettes se creuse inutilement. Malheureusement, ce paramètre n’est pas pris en compte lors de la création des plannings. Si la gestion emballages faisait partie intégrante de l’exploitation, les plannings seraient un outil supplémentaire pour faciliter le remboursement de nos dettes palettes. » Une invitation à repenser l’organisation en interne pour protéger la marge.

« Notre plus grand défi : la traçabilité du vide »

David Roger, directeur d’exploitation chez Groupe STG

Avez-vous déjà entendu parler de la traçabilité du vide ? C’est un terme utilisé par David Roger, directeur d’exploitation et responsable gestion emballages chez Groupe STG, pour qualifier le suivi des palettes Europe de ses clients.

« Même si les palettes appartiennent à nos clients chargeurs, elles sont interchangeables. Ce qui signifie que nous ne rendons pas les mêmes palettes chargées à nos clients. Le défi est de restituer des palettes de même qualité. Mission impossible pour le chauffeur de vérifier et de comparer la qualité de chaque palette chargée. Si le destinataire indique que des palettes sont cassées à la réception de la marchandise, nous informons le client chargeur pour qu’il déduise la palette de notre dette. Par contre, si nous récupérons des palettes cassées au cours de notre tournée et que nous ne pouvons pas identifier leur lieu de chargement, nous supportons la perte. » Le principe de circularité implique que tous les acteurs jouent le jeu pour que tout le monde soit gagnant.

« Nous nous adaptons à nos clients pour préserver notre relation. C’est essentiel ! »

Elisa Adélaïde Penhoat, responsable Gestion Emballages pôle Cargo.

En étant responsables des retours palettes sans pour autant en être les propriétaires, les transporteurs assument une responsabilité qui peut paraître injuste. Surtout lorsque les camions roulent à vide pour restituer les palettes aux clients alors qu’ils pourraient transporter de la marchandise, une cargaison beaucoup plus rentable. Une relation transporteur – chargeur qui peut rapidement se tendre. Les transporteurs risquant gros si les palettes retournées ne conviennent pas aux clients. « Le principal risque d’une mauvaise gestion est de créer des litiges avec les clients, explique Elisa Adélaïde Penhoat, responsable Gestion Emballages pôle Cargo.

Certains transporteurs, dans le cadre d’une prestation d’affrètement, peuvent aller jusqu’à bloquer une facture à la fin de la semaine s’il manque une palette. Alors que dans la facture, il y a peut-être 9, 10, 11 autres livraisons qui se sont très bien déroulées. D’autres clients exigent l’échange des palettes au chargement lorsque la volumétrie de palettes est faible. Une dette de 10 palettes pour un petit viticulteur en Val-de-Loire peut plomber ses expéditions. Nous nous adaptons à nos clients pour préserver notre relation. C’est essentiel ! »

Entre des destinataires qui refusent de stocker de la palette Europe alors que c’est le support de manutention qui permet le transport de leur marchandise, le défi de rendre la même qualité de palette à son chargeur sans avoir le temps ni les moyens de contrôler les palettes chargées et des chargeurs qui bloquent le paiement de facture si le compte n’y est pas, la gestion sans accroc des palettes Europe relèverait de l’impossible pour les transporteurs.

Pourtant de nouveaux outils sont développés pour faciliter la gestion des flux et encours palettes. Des outils digitaux et collaboratifs, qui permettent notamment de générer une vision harmonisée des mouvements avec ses partenaires, de limiter les kilomètres parcourus à vide pour rembourser sa dette palettes et de réduire les émissions de CO2 associées. Plus de collaboration, moins de litige pour une relation sereine entre transporteurs et chargeurs.

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